Durant près d’un siècle, l’Artois fut disputé au 16ème Siècle. Ainsi, l’archiduc Philippe le Beau, qui était héritier de la maison de Bourgogne (le fils de Maximilien), rendit hommage au roi de France Louis XII en lui prêtant hommage en entrant à Arras en 1499. C’était sans compter sur l’intervention de Charles Quint. La bataille de Pavie, restée très célèbre chez les historiens, scella le sort de la ville et plus généralement l’Artois en 1525 : Le traité de Madrid en 1526 et le traité de Cambrai en 1529 entrainèrent la perte de la souveraineté française sur la Flandre et l’Artois. Au centre d’un siècle particulièrement touché par la famine engendrée par la destruction des campagnes, Arras connaît en 1532 une émeute violente. Les greniers de Saint-Vaast furent ainsi pillés par la foule.
L’arrivée de Charles Quint à Arras
Malgré des trêves, la région arrageoise fut dévastée les années qui suivirent. Des campagnes allant des hauts de colline de l’Artois à St-Pol-sur-Ternoise, nombre de villages furent incendiés. Il faut attendre la mort de François 1er en 1547 pour que Charles Quint reprenne l’initiative dans la région et vienne à Arras en 1549.
Cette arrivée de Charles Quint (mort en 1558 au monastère de Yuste) fut l’occasion de plusieurs séjours aux début des années 1550, peu avant son abdication en 1555. La signature de la paix de Cateau-Cambrésis en 1559 permit une paix entre Valois et Habsbourg. Si la France garde Calais qui fut reconquise par les anglais en 1558, l’Espagne récupère les restes bourguignons des provins des Pays-Bas (17 provinces en tout) dont l’Artois et Arras. Bien à l’écart des troubles religieux, Arras connut toutefois une tentative manquée de récupération par Henri IV en 1597 ; les milices bourgeoises de la ville repoussèrent à cette époque l’assaillant. Il faut attendre la paix de Vervins le 2 mai 1598 pour voir réellement ramenée la paix à Arras.
Arras et l’influence espagnole
Bien que le nombre d’espagnols présents dans l’Artois fut relativement faible, on vit naître une époque sous administration de ce pays à Arras. L’administration territoriale était située à Gand. A l’époque, Charles Quint est présent essentiellement dans ces dix-sept provins des pays-Bas. Philippe II (1527-1598)avait la direction de son Empire depuis Madrid mais c’est sa demi-soeur Marguerite de Parme qui assure à Bruxelles la gouvernance jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par le duc d’Albe en 1567. Le duc d’Albe (mort le 11 décembre 1582 à Lisbonne) est particulièrement resté dans les mémoires pour avoir réprimé la Révolte des Gueux, le « Nederlandse Opstand » qui est un soulèvement populaire touchant pendant deux ans les Pays-Bas espagnols alors révoltés contre le roi d’Espagne Philippe II.
Il existe à cette époque un gouverneur de l’Artois qui représente le souverain et a les pouvoirs militaires, politiques et administratifs. Il préside surtout les États d’Artois et est actif dans les affaires politiques et administratives avec le nouveau Conseil provincial de l’Artois.
Pour Arras, les conséquences de l’influence espagnole sont nombreuses. Ainsi, Philippe II essaiera de renforcer la puissance de la ville sur le plan économique et urbanistique (on Pense en particuliers aux Places d’Arras). Il voulut même réunir la cité et la ville en 1578 mais sans succès. C’est à cette époque également, notamment grâce au traité de Cambrai sus-mentionné, que Arras développa fortement ses activités marchandes. La ville était exonérée des droits sur les marchandises importées et exportées en France. Draps, mais surtout vins circulent par la ville.
X.D.