Visiter le Beffroi et l’hôtel de ville d’Arras

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Le Beffroi d’Arras est un magnifique bâtiment historique situé dans le cœur de la ville d’Arras. Si vous prévoyez un voyage dans les Hauts-de-France, le Beffroi vaut vraiment la peine d’être visité, ne serait-ce que pour admirer la ville en hauteur ou pour découvrir les boves (les galeries souterraines comme sur l’image à la une de notre sujet). Dans ce billet de blog, nous vous donnerons un bref aperçu du Beffroi et de ce à quoi vous pouvez vous attendre lors de votre visite.

La différence entre le Beffroi et l’Hôtel de ville

Les arrageois confondent souvent les deux choses : Le Beffroi et l’Hôtel de ville. En réalité, le Beffroi est bien la tour qui s’élève à près de 75 mètres alors que l’Hôtel de ville correspond en fait au bâtiment qui l’entoure. Lors d’une visite, il est donc généralement proposé, du lundi au dimanche, de se rendre à l’Office de tourisme qui est dans l’Hôtel de ville, juste à côté de la haute tour qui peut être gravie chaque jour de 09h30 à 12h00 et de 14h00 à 17h30.

géantsde l hotel de ville

Les Géants d’Arras visibles à l’entrée de l’Hôtel de Ville

Le Beffroi d’Arras à Voir en passant par l’ascenseur

Visiter le Beffroi, c’est passer par un ascenseur et une quarantaine de marche pour voir les hauteurs de la ville. Cela permet d’observer l’originalité de l’architecture des maisons en fonction des quartiers, de voir notamment à la fois la ville et la cité, d’observer au loin Lorette ou encore la crête de Vimy qui fut l’un des théâtre tragiques de la Grande Guerre. C’est à partir du moment où vous arrivez aux cloches du carillon que nous évoquons ci-dessous que vous devrez emprunter les marches pour vous retrouver sous le lion doré.

Le carillon du Beffroi

Le carillon, situé entre la 2e et la 3e couronne, est composé de 37 cloches. L’instrument a été construit au début du 18e siècle et était utilisé pour alerter les habitants en cas d’incendie ou d’autres urgences. Aujourd’hui, et suite à la reconstruction du Beffroi à partir de 1924 par Pierre Paquet, le carillon est actionné manuellement par une équipe de sonneurs de cloches. Les cloches sont actionnées à l’aide d’un système de poulies et de cordes, et la musique est créée en frappant les cloches avec des marteaux. Le carillon est une attraction touristique populaire, et les visiteurs peuvent souvent entendre les cloches sonner tout au long de la journée.

Si le Beffroi a été construit à partir du XVe siècle (fini en 1551 par Jacques Le Caron), ses cloches jouent des chansons folkloriques depuis 1830. Le plus populaire de ces airs est « On ira voir la fête d’Arras » (Iras-tu vir el’ fête d’Arras, en patois), qui a été créé pour le premier festival d’Arras. La chanson trouve ses racines dans un air folklorique du XVIe siècle et sa mélodie entraînante en a fait une des chansons préférées des habitants et des visiteurs. À la demi-heure, le Beffroi joue également l’air de l’opéra de 1930 Fra Diavolo (ou l’hôtel de Terracine) de Daniel-François Esprit-Auber. Au quart d’heure, il donne un simple arpège et au trois quarts d’heure, il le donne trois fois.

L’Hôtel de Ville

Si le Beffroi a connu deux reconstructions en 1840 par Joseph Traxler (à l’époque, l’édifice menace de s’effondrer alors même qu’il est inscrit au patrimoine historique de Prosper Mérimée), celui que l’on connaît aujourd’hui est le fruit du travail de l’architecte Pierre paquet. Si l’hôtel de ville est l’un des bâtiments les plus emblématiques de la ville sa construction a commencé en 1501, et il a été agrandi deux fois au cours des décennies suivantes. Le premier agrandissement a eu lieu peu après la construction initiale, et le second en 1572. L’hôtel de ville a été détruit pendant la Première Guerre mondiale, mais il a été reconstruit à l’identique par la suite.

La reconstruction d’après guerre

L’hôtel de ville a été détruit par l’artillerie allemande pendant la Première Guerre mondiale. Il a en effet été incendié le 7 octobre 1914. Si la destruction du beffroi a été une grande perte pour la ville d’Arras, elle n’a pas marqué la fin de l’histoire. Le Beffroi a été reconstruit après la guerre, et il est aujourd’hui un témoignage de la résilience de la ville. Pierre Paquet, architecte des monuments historiques en charge de la reconstruction à Arras, a choisi une reconstruction fidèle à l’aspect général extérieur du bâtiment à la fin du XVIe siècle. L’intérieur a également été décoré en mêlant néo-gothique (voûtes d’arêtes de l’entrée), néo-Renaissance flamande (la tapisserie marouflée de la salle de réception raconte l’histoire locale au XVIème Siècle) et art déco (grilles en fer forgé, escalier, bureaux des étages) dans un ensemble étonnamment homogène et élégant. C’est surtout l’étage qui méritera l’attention du visiteur.

vue de la tapisserie HAUFFBAUER

Vue de la tapisserie Hauffbauer. On peut reconnaître le style Brueghel dont un exemplaire se trouve au Musée d’Arras

La fresque de Hoffbauer de la salle des fêtes

La fresque de Hoffbauer, inspirée de Brueghel l’Ancien, dans la salle des fêtes, est une réponse aux panneaux sculptés de centaines de figurines. Les 800 personnages de la fresque sont assez espiègles et interagissent avec les figurines de différentes manières. Certaines figurines sont effrayées par les personnages, tandis que d’autres s’en amusent. La fresque est une œuvre d’art vivante et vibrante qui donne vie à la salle des fêtes. Notez autour de la cheminée les expressions de personnages religieux en référence à la partie Cité de l’évêché et les références la partie Ville avec une vue du Beffroi du 16ème Siècle (non achevé). Sur la cheminée même,une référence est faite au rats de la ville (On parle de ville de rats ou de fêtes des ras pour des raisons strictement phonétiques avec son nom).

cheminee salle des fêtes

La cheminée de la salle des fêtes

Salle des mariages et salle du conseil Municipal

La salle des mariages est le lieu où les couples passent devant le maire et les adjoints pour leurs vœux. C’est une petite pièce au regard de la salle des fêtes mais elle dispose aussi d’une belle fresque marouflée où les représentations féminines art déco sont nombreuses. La Mariane, non personnifiée, trône derrière le bureau du maire et a la particularité de dater également des années trente. Beaucoup de petits objets se trouvent également visibles dans une vitrine dont les clés de la ville.

Mariane salle des mariages

La Mariane salle des mariages et les fauteuils en cuir

Le mobilier fonctionnel date des années trente également et les boiseries sont en chêne issu des tributs de Guerre de la Première Guerre Mondiale.

La salle du conseil Municipal

Notez tout de suite à l’entrée de celle-ci la plaque commémorative des jugements opérés par les nazis durant la Seconde Guerre Mondiale. De nombreuses personnes furent ici condamnées soit à l’exécution, soit à la déportation.

salle du conseil municipal

Salle du Conseil Municipal d’Arras

Par ailleurs, là encore, l’art déco est encore à l’honneur dans le mobilier ou les fresques. Derrière les sièges du maire et des adjoints, une fresque représente Jehan Bodel et Adam de la Halle (évoqué déjà sur notre blog lors de la fête de a Musique). A noter que si vous souhaitez assister à un conseil municipal de la ville, ceux-ci se déroulent au moins une fois par mois.

R.C.