Arras durant la Grande-Guerre 1914-1918

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Après la Belle Époque qui traduit une période durant laquelle la ville d’Arras connaît surtout des bouleversements bien plus politiques qu’économiques, la Guerre Mondiale éclate en août 1914 et met en branle l’ensemble des arrageois et arrageoises. Sur le front nord, en effet, la ville est déjà stratégique face à l’envahissement des allemands et, à l’instar d’autres villes martyres comme Reims, la ville connaît de nombreux dégâts dus aux tirs d’obus. Beaucoup de monuments mais aussi des maisons anciennes de la ville subissent le déluge de feu ; Le Beffroi est détruit. Dans ce sujet, regardons de près les événements qui projettent la ville de l’Artois dans la Grande Guerre 14-18.

Des débuts compliqués durant la Grande Guerre

Nous l’avions vu précédemment, la ville d’Arras est essentiellement une ville de garnison (33ème Régiment d’Infanterie notamment) qui laisse place à d’autres villes comme Lille. Suite à l’ordre de mobilisation d’août, de nombreux militaires arrivent dans la ville et on en dénombre 20000 réservistes.

Tout d’abord, un peu comme pour l’ensemble des troupes françaises, le lieutenant-colonel Stirn qui remplace Pétain envoie les militaires « en chanson » sur le front. A l’époque, et alors que le personnage est aussi attaché à la ville, Charles De Gaulle est lieutenant à Arras. A dinant la 33ème RI est lourdement défaite. En passant par Hirson, les troupes du 33ème font ensuite 70 kilomètres de marche pour camper à Maubert-Fontaine puis à Bourg-Fidèle dans les Ardennes. Une compagnie d’uhlans allemands les attend le 14 août. On entre réellement dans la Guerre dans le Nord. De Gaulle est blessé à la jambe une première fois dans la Grande Guerre. Bruxelles est tombée sous la coupe allemande. Arras tombe également et les troupes allemandes sont dans la ville du 6 au 8 Septembre 1914. Cependant, ils quittent la ville pour rejoindre le front en direction d’Amiens et il faut attendre le 18 septembre pour voir arriver des goumiers arabes alliés dans la ville.
Les premiers nombreux blessés affluent aux Bénédictines rue d’Amiens mais aussi à l’ENG (École Normale des Garçons  qui est aujourd’hui le siège du Départemental) toute proche, dans l’hospice des vieillards qui deviendra bien plus tard le nouveau lieu du Conservatoire d’Arras.

fronton du conservatoire avec la mention Maison des vieillards

Fronton du conservatoire avec la mention « Maison des vieillards »

Carrefour entre Paris et les industries du nord, Arras devient un enjeu majeur pour les belligérants. De même, les collines de Notre-Dame de Lorette et de Vimy subissent des combats très importants conduisant à la construction de tranchées. En octobre 1914, les allemands disposent de Lens, Vimy, Souchez, Wancourt, Monchy-le-Preux, Bailleul-Sire-Berthoult, Souchez, La Targette, Saint-Laurent-Blangy, Neuville-Saint-Vaast, Agny ou encore Tilloy-lès-Mofflaines. C’est le général Foch qui demandera de résister. De manière intérimaire, Boulogne devient le chef-lieu du Pas-de-Calais.

En juin 1915, l’offensive sur Vimy et Lorette reste dans les mémoires comme très meurtrière. A arras, la ville est détruite (cathédrale, palais Saint-Vaast, portail Méaulens, l’église Saint-Jean-Baptiste où vous trouverez une plaque commémorant l’héroïsme de Wacquez (un militaire) et Glasson (un pompier) luttant contre les flammes.

Arras est perçue comme une ville martyre et si Joseph Joffre y vient en 1916, c’est surtout le Président de la République Raymond Poincaré qui s’y déplace en janvier 1915. Par la suite ce sont plutôt d’abord Verdun puis Reims qui sont en lumière devant les combats acharnés (les offensives de la Somme).

Cependant, des troupes britanniques viennent à partir de 1916 pour aider les français. La Guerre continue à Arras et en avril 1917, la bataille D’Artois devient un moment fort de la Grande Guerre.

Gymnase Du Manège À Chevaux

Gymnase Du Manège À Chevaux (Caserne Schramm)

La bataille de l’Artois à partir d’avril 1917

Afin de soulager les efforts consentis en Champagne, le haut commandement britannique décide de lancer une offensive vers Douai et Cambrai à partir d’Arras. Tout a été préparé dans souterrains de la ville (les boves et carrières) allant des faubourgs Saint-Sauveur et Ronville à la Grand’Place et la place des Héros. De nombreux Néo-Zélandais y sont présents, dansant parfois le haka. A Vimy, le 9 avril 1917, les Canadiens enfoncent les lignes ennemies et attaquent la crête de Vimy. La ligne de front est déplacée sur Gavrelle et Fontaine-les-Croisilles. Vimy et monchy sont repris faisant de nombreux prisonniers allemands mais aussi de nombreux morts. Une contre-offensive allemande a lieu à partir du 20 novembre 1917.

Clemenceau visite Arras en février 1918. Notons que les rois George V d’Angleterre et Albert 1er de Belgique vinrent à Arras également le 25 février 1918. On retrouve trace aujourd’hui de leur rencontre au Mémorial canadien de Vimy.

Moins de un mois plus tard (le 21 mars), les allemands percent le front britannique de la Somme ; Les civils arrageois sont évacués dont le maire de l’époque, Louis Émile Rohart-Courtin qui fut fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1916, refusant à l’époque de quitter la ville devant la seconde offensive allemande. La résistance des britanniques sauve Arras du désastre et de la déroute ; Foch lança alors la contre-offensive générale qui fut vainqueur. Les convois militaires renforcés de l’époque augurèrent ainsi une armistice qui devait se faire le 11 novembre 2018.

Pour aller plus loin

Si vous visitez la carrière Wellington qui se site dans le sud de la ville, vous aurez un panorama complet de la situation durant la Grande Guerre. Par ailleurs, régulièrement, de nombreuses expositions mettent en lumière des événements comme la Bataille d’Arras de 1917. Vous trouverez de nombreuses photos dont celles que vous voyez sur ce sujet (certaines sont prises dans les rues d’Arras).

Vous pouvez également vous rendre avec bonheur à l’Office de Tourisme qui est situé à l’intérieur du Beffroi de la ville afin d’avoir la possibilité de suivre un parcours mémoriel. Les couloirs du rez-de-chaussée sont parsemés d’histoires de ces acteurs-héros de l’époque.

Les musées de Lorette et du Mémorial Canadien de Vimy sont à voir absolument pour comprendre l’horreur des tranchées et des batailles de l’Artois.

Le site 33 RI Guerre 14-18 évoque l’histoire avec brio de l’infanterie française et arrageoise.

X.D.